Marc Lassagne, Maître de conférences en sciences de gestion Arts et Métiers, utilise des dispositifs d'interaction en classe dans le cadre de ses enseignements de 2ème et 3ème année en formation d’ingénieur.
Sa motivation à utiliser de tels dispositifs avait pour objectif d'améliorer ses cours magistraux qu’il dispensait notamment en 3ème année à un public d'environ 300 étudiants pour lesquels, les disciplines qu’il enseigne, ne sont pas dans leur cœur de métier. Ainsi l’usage des TRC se voulait être un moyen pour améliorer les apprentissages de ses étudiants.
Les expérimentations ont été menées dans le cadre d’un projet pédagogique intitulé : le BYOD (Bring Your Own Device) comme objet d’enseignement et d’apprentissage. Ce projet est porté par Arts et Métiers en partenariat avec l’ESCP Europe et financé par la COMUE heSam. Avant le projet BYOD, Marc Lassagne avait déjà expérimenté de manière artisanale l’introduction d'interactivité au sein de ses cours magistraux en s’inspirant notamment de travaux aux Royaume-Uni, ceux de Gibbs et Jenkins, en particulier leur ouvrage Teaching Large Classes. Dans lequel les auteurs évoquaient un certain nombre de techniques qui leur avaient permis de faire face à la massification de l'enseignement supérieur au Royaume-Uni.
Les intérêts
Côté enseignant, utiliser des TRC avec ses étudiants permet de rythmer le cours et donc maintenir l’attention des étudiants. Ces techniques lui fournissement aussi un retour, un feedback immédiat sur l'assimilation par les étudiants, de notions qui parfois peuvent être un peu complexes. Par la suite il est possible de revenir sur ces notions, de renouveler des explications en utilisant d'autres termes, et donc de s'assurer que les étudiants auront bien compris l'objet du cours.
Côté étudiant, les TRC rendent le cours plus dynamique, favorisent les situations pédagogiques où l’étudiant est actif et engagé réellement dans son apprentissage. Ces dispositifs interactifs donnent également à l’étudiant la possibilité de s'auto-évaluer et donc de juger par lui même la bonne assimilation du cours, en faisant éventuellement un retour à l'enseignant. Ce type d’activité lui permet aussi de préciser les points de vigilance pour de futures révisions.
Exemple de scénario
Le cours commence généralement par une réminiscence du précèdent cours. A travers quelques questions, les étudiants vérifient qu'ils ont bien assimilé la séance précédente. Cet exercice permet aussi de faire une transition et de commencer la nouvelle séance.
Par la suite, au sein du cours à peu près toutes les 20 - 30 minutes ou à l'issue d'une section du cours, l’enseignant pose quelques questions pour vérifier là encore, l'assimilation du contenu du cours. Les questions posées facilitent l'émergence de débat, entre l'enseignant et les étudiants ou entre les étudiants eux mêmes.
Intégrer le numérique dans sa pratique
Marc Lassagne utilisait déjà de manière asynchrone la plateforme pédagogique de son établissement. Malgré tout, il était un peu inquiet sur la manière dont l'introduction du numérique dans ses amphithéâtres allait modifier sa pédagogie. Les leçons qu’il a pu tirer de cette expérience sont que, les outils à utiliser sont assez simples et ergonomiques et qu’il possible de bénéficier du support du service d'appui à la pédagogie de son établissement.
La question qui se pose est plutôt celle de la scénarisation de l'enseignement. Mais là encore il est possible d'avancer petit à petit. Lors de ses premières expériences, il s’est contenté de faire quelques sondages. Au fur et à mesure qu’il s’est approprié l'outil et son intégration dans sa pédagogie, il a pu réellement l'intégrer dans l'ensemble de ses cours et changer la manière dont il l’enseigne.
Bilan
En fin de compte par rapport à d'autres dispositifs d’innovation pédagogiques tel que l'apprentissage par projet ou la classe inversée, l’usage des TRC est assez simple à mettre en place et ne constitue pas une révolution dans la manière dont nous enseignons. L'adhésion des étudiants à l'usage de ces dispositifs a sans doute joué un grand rôle dans la facilité de mise en œuvre de cette interactivité en classe.
Pour résumer les apports des TRC, nous pouvons dire qu’elles permettent d'améliorer les apprentissages des étudiants et aussi le climat de la classe elles procurent un réel plaisir pour l'enseignant dans le renouvellement de ses pratiques pédagogiques et elles sont finalement simples à mettre en œuvre.